Malgré le développement technologique et l’évolution des mœurs de nos jours, plusieurs sujets appartenant à différents domaines et à de nombreuses disciplines restent pour l’heure encore méconnus par la majorité de la population. Les raisons peuvent être diverses. On peut, en l’occurrence, mettre en exergue le cas de certaines personnes qui souffrent du syndrome de la vessie timide. En effet, même s’il s’agit d’un syndrome qui touche plus de personnes qu’on ne le pense, peu de gens en parlent. Pour les patients, garder le silence sur le sujet serait préférable par peur du jugement des autres, tandis que pour les tiers, c’est tout simplement dû à l’insouciance ou à l’indifférence. Dans tous les cas, le silence et l’inexistence d’attention sur le syndrome de la vessie timide sont principalement dues au manque d’informations sur le sujet.
Définition et principaux déclencheurs du syndrome de la vessie timide
Le syndrome de la vessie timide se manifeste par une difficulté, voire une incapacité totale, à uriner dans les toilettes publiques ou tout simplement quand d’autres personnes se situent à proximité. Autrement dit, le syndrome se manifeste quand on a peur d’être vu ou entendu par autrui lorsqu’on va uriner. C’est également le cas lorsqu’on est stressé par peur d’être en retard pour le travail, à un rendez-vous, ou pour d’autres raisons. Le syndrome de la vessie timide est également appelé parurésie, urinophobie.
Celui-ci a donc un rapport avec la santé psycho-sociale de la personne atteinte. D’ailleurs, il est aussi connu sous l’appellation de rétention urinaire psychogène. À l’instar de nombreuses autres maladies, la manifestation du syndrome de la vessie timide peut aller d’un trouble léger à un trouble sévère en fonction du cas, du mode de vie ainsi que du suivi ou non d’un traitement spécifique. Par ailleurs, voici quelques exemples des principaux éléments déclencheurs du syndrome de la vessie timide :
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- l’état de stress et/ou d’anxiété provoqués par la vie quotidienne ou dus à un événement en particulier,
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- la non-familiarité avec les autres personnes présentes dans les toilettes ou dans la salle de bains,
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- inexistence d’intimité (porte des toilettes) et la proximité par rapport aux autres (même s’ils se trouvent dans une autre pièce).
Causes, diagnostic et traitement du syndrome de la vessie timide
Les principales causes du syndrome de la vessie timide chez les patients sont généralement liées à leur enfance. Il peut s’agir d’un harcèlement subi une fois ou fréquemment dans les toilettes de l’école, d’une expérience traumatisante en allant faire ses besoins dans les toilettes publiques (trop sales), d’une phobie sociale ou encore d’une éducation à la propreté mal-vécue dans le cercle familial. Bref, les causes de la parurésie sont dans la plupart des cas d’ordre psychologique.
Le blocage ou la rétention urinaire de la personne affectée par le syndrome de la vessie timide ne tient en aucun cas d’un trouble organique. Il ne s’agit pas non plus d’une gêne occasionnelle. L’urinophobie est un blocage urinaire constant qui se manifeste à chaque fois que la personne atteinte se retrouve dans les mêmes conditions. Les patients sévèrement affectés sont incapables de faire pipi, sauf dans leurs toilettes, et ce, même si la porte des toilettes de chez son ami est bien fermée et peut être verrouillée de l’intérieur. Certains font exprès de ne rien boire pour éviter d’aller aux toilettes.
À noter que ce sont les hommes, les personnes timides et anxieuses ainsi que les introvertis qui sont les plus touchés par le syndrome de la vessie timide. Pour ce qui est de la solution à adopter, les traitements ne sont pas pour le moment standardisés. Toutefois, la psychothérapie est la plus utilisée. Sinon, certains prennent des médicaments, principalement des antidépresseurs et des anxiolytiques, en plus de la prise en charge psychologique. D’autres vont jusqu’à recourir à l’hypnose ou encore à l’auto-sondage urinaire.